Nous sommes en 1985 et c’est l’histoire de 3 post-ado,
vivant dans la petite ville d’Eureka (ça ne s’invente pas… vive les USA !) dans le Nord de la Californie: Mike Patton, Trey Spruance et Trevor Dunn.
Ils fondent un groupe de lycée qui s’appelle Mr Bungle et
sortent très vite leur 1ere démo, la bien nommée : The Raging Wrath of
the Easter Bunny [littéralement : "La divine colère du lapin de Pâques"] à la période de
Pâque 1986 (cqfd !).
Se voulant Death-metal mais étant essentiellement Thrash,
voir Speed-métal, cette première démo est enregistrée avec des moyens rudimentaires
et se veut 100% Low-Fi assumée (tant qu'à faire !).
Les Trois musiciens sont fortement inspirés à l’époque par
les ténors du Trash metal, genre avec une scène en pleine ébullition, dont les
principaux chefs de fils sont Slayer !
Les démos se succèdent, Mike Patton, jeune chanteur
charismatique et un peu fou, intègre le grand groupe espoir US de San Francisco
Faith No More fin 1988, et « the
rest is History »…
34 ans plus tard Mike Patton est devenue une légende de la
musique (Rock et Contemporain).
Trey Spruance est un guitariste et producteur émérite qui enchaîne
les projets les plus barrés possibles et Trevor Dunn un musicien de studio et
de sessions plutôt rangé et discret.
Mr Bungle a sorti 3 albums sur la major Warner Music, et n'a plus donné signe de vie depuis 1999.
Et courant 2019, une sensation d’inachevée tenace les
foudroyant instantanément, les 3 musiciens – toujours plus ou moins en contact
- ont la lumineuse idée (Eureka !!!)
de reformer Mr Bungle et ré-enregistrer leur 1ere démo ‘The Raging Wrath of
the Easter Bunny’, mais cette fois, avec leur nouveaux copains/véritables légendes du métal US (qui étaient
aussi leurs IDOLES back in 1985…) : Scott Ian (Anthrax) et Dave Lombardo
(batteur de Slayer) !
Après quelques dates aux USA dans ce line-up au début de l’année
2020 (pré-Covid area), la démo, ré-enregistrée, cette fois par des musiciens
accomplis (et ceux qui avaient à l’époque influencés les premiers…vous me
suivez ?) et avec le matériel technique de 2020, voit le jour !
Résultat :
un album de Thrash sans compromis (à part peut-être une petite intro guitare à
la Stanley Myers en opener) qui bastonne sans relâche pendant 56 minutes.
Double
pédales pleine balle, riffs en mode surmultipliés, murs de guitares aiguisés
comme une scie sauteuse, et hurlements « sous camisole » Pattoniens à gogo.
Pas le temps pour les crooneries habituelles en live ou switch en mode
acoustique.
Les chansons
sont parfois assez complexes au niveau structure mais les changements de
directions sont fluides et l’énergie omniprésente. Un peu comme si on avait du
Slayer survitaminé avec quelques fantaisies groovy hardcore et une voix folle
qui s’emballe « anti-clichés-metal-80ies-je-part-dans-les-aigues »
posée sur le tout.
La prod,
certes assez monolithique, est carrée et ultra propre, augmentant l’aspect chirurgicale
et précis de ce brûlot sonore implacable.
En terme de résultats , Mr Bungle n'avait jamais atteint ce genre de classement. Un succès.
Bref, un rêve d’ado se réalise. La boucle est bouclée.
Est-ce qu’on ne tiendrait pas là l’album métal de l’année 2020, 34 ans après sa conception ?
Angelo Moore (chant), myself & Norwood Fisher (basse) - 5 janvier 2013, Paris.
Ils faisaient la 1ere partie de Shaka Ponk (il me semble que le chanteur ou le batteur est fan aussi...le groupe était invité et avait fait l'aller-retour de L.A spécialement pour ce concert) à Bercy.
Je devais interviewer les Shaka pour ma chaîne et j'en ai profité pour faire celle de Fishbone également !
Bonheur de rencontrer deux de mes idoles, ça arrive rarement dans ce métier...
Et pour le sentiment dégagé : des mecs super cools et 'down to earth'. Pas de mauvaises surprises, comme ça peut souvent arriver quand on rencontre des artistes qu'on adore.
Comme d'hab : c'est souvent les "grands et talentueux" artistes qui sont les plus accessibles, moins 'melonnés' et sympas (la tournure inverse étant très souvent vérifiée ahaha).
Pour ceux qui connaissent peu ou pas ces pionniers du Rock/Funk Fusion des 80ies et 90ies - bien trop sous-estimés et qui n'ont pas eu la reconnaissance méritée à mon goût - voici un de leur morceau les plus connus, qui me file le smile et me booste à chaque écoute!
Angelo Moore étant un des plus grands frontman du Rock - Ever !- et Norwood Fisher appartient aux groupes des bassistes qui ont révolutionné l'utilisation du slap/ lignes grooves dans le Rock/Métal (avec Flea, Robert Trujillo...).
Fishbone seraient actuellement en train de préparer un nouvel album - dans son line-up quasi 'original' - produit par Fat Mike (NOFX).
Qu’on aime ou pas la série – trop stéréotypée pour certains
(les français !), parfaitement réaliste pour d’autres (les cadres
étrangers vivant en France hé hé), la musique, méticuleusement supervisée par
Brienne Rose (une cador dans le milieu) est truffée de pépites.
Plutôt que de tomber dans le piège des vieux tubes français,
issu d’un-temps-que-les-moins-de-20-ans-ne-peuvent-pas-connaître et
inconnus worldwidly, l’electro 2.0 des années 2000 /la pop versaillaise déjà
entendue 14000 fois, ou encore la prod musicale type ‘musicométre’ – souvent sans
saveur - qui peut totalement dénaturer l’œuvre,
les producteurs ont choisi l’axe Indépendant, voir Underground.
Certes, on retrouve de-ci de-là une Sia, Edith Piaf, La
femme ou le très tendance Kid Francescoli mais la soundtrack est aussi composée
de certains artistes du catalogue indépendant Alter-K telle que la japonaise
Kumisolo et son titre phare de la BO « Ce soir » (un
régal de pop rétro) :
Mais également parmi les Highlights de la BO, des titres électro-pop soignés :
« Again » The George Kaplan Consipracy
« Standing in this dream » My Dear
De la Pop fraîche et bien sentie :
« Dream » Husbands
« The Break » Estella
« Bunga Bunga » Nous non plus
« La Paix» Barbagallo
En faisant le choix de ces tracks « quali » & indie,
la série monte en gamme. Netflix va à contre-courant de la hype mainstream
ambiante, prouvant encore son business éclairé et plus que tout cela, des
artistes indépendants ou peu connus s’offrent une vitrine exceptionnelle.
Après sa mise en ligne le vendredi 2 octobre, la comédie s’est
classée n°1 dans plus de 60 pays à travers le monde, dont les Etats-Unis et la France.
Artistes, producteur, spectateurs : c’est du win/win
pour tout le monde.