jeudi 12 novembre 2020

Le meilleur album métal de 2020...date de 1986 !

 


 Nous sommes en 1985 et c’est l’histoire de 3 post-ado, vivant dans la petite ville d’Eureka (ça ne s’invente pas… vive les USA !) dans le Nord de la Californie: Mike Patton, Trey Spruance et Trevor Dunn.

Ils fondent un groupe de lycée qui s’appelle Mr Bungle et sortent très vite leur 1ere démo, la bien nommée : The Raging Wrath of the Easter Bunny  [littéralement : "La divine colère du lapin de Pâques"] à la période de Pâque 1986 (cqfd !).

Se voulant Death-metal mais étant essentiellement Thrash, voir Speed-métal, cette première démo est enregistrée avec des moyens rudimentaires et se veut 100% Low-Fi assumée (tant qu'à faire !).
Les Trois musiciens sont fortement inspirés à l’époque par les ténors du Trash metal, genre avec une scène en pleine ébullition, dont les principaux chefs de fils sont Slayer !
Les démos se succèdent, Mike Patton, jeune chanteur charismatique et un peu fou, intègre le grand groupe espoir US de San Francisco Faith No More fin 1988, et « the rest is History »…

34 ans plus tard Mike Patton est devenue une légende de la musique (Rock et Contemporain).

Trey Spruance est un guitariste et producteur émérite qui enchaîne les projets les plus barrés possibles et Trevor Dunn un musicien de studio et de sessions plutôt rangé et discret.

Mr Bungle a sorti 3 albums sur la major Warner Music, et n'a plus donné signe de vie depuis 1999.

 Et courant 2019, une sensation d’inachevée tenace les foudroyant instantanément, les 3 musiciens – toujours plus ou moins en contact -  ont la lumineuse idée (Eureka !!!) de reformer Mr Bungle et ré-enregistrer leur 1ere démo ‘The Raging Wrath of the Easter Bunny’, mais cette fois, avec leur nouveaux copains/véritables légendes du métal US (qui étaient aussi leurs IDOLES back in 1985…) : Scott Ian (Anthrax) et Dave Lombardo (batteur de Slayer) !
 Après quelques dates aux USA dans ce line-up au début de l’année 2020 (pré-Covid area), la démo, ré-enregistrée, cette fois par des musiciens accomplis (et ceux qui avaient à l’époque influencés les premiers…vous me suivez ?) et avec le matériel technique de 2020, voit le jour !

Résultat : un album de Thrash sans compromis (à part peut-être une petite intro guitare à la Stanley Myers en opener) qui bastonne sans relâche pendant 56 minutes.

Double pédales pleine balle, riffs en mode surmultipliés, murs de guitares aiguisés comme une scie sauteuse, et hurlements « sous camisole » Pattoniens à gogo. Pas le temps pour les crooneries habituelles en live ou switch en mode acoustique.

Les chansons sont parfois assez complexes au niveau structure mais les changements de directions sont fluides et l’énergie omniprésente. Un peu comme si on avait du Slayer survitaminé avec quelques fantaisies groovy hardcore et une voix folle qui s’emballe « anti-clichés-metal-80ies-je-part-dans-les-aigues » posée sur le tout.

La prod, certes assez monolithique, est carrée et ultra propre, augmentant l’aspect chirurgicale et précis de ce brûlot sonore implacable.

 

En terme de résultats , Mr Bungle n'avait jamais atteint ce genre de classement. Un succès.


 Bref, un rêve d’ado se réalise. La boucle est bouclée. Est-ce qu’on ne tiendrait pas là l’album métal de l’année 2020, 34 ans après sa conception ?

Une belle histoire en tout cas.

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