Henry Rollins : NON à la violence

Henry Rollins, chanteur et leader du groupe punk Black Flag dans les années 80, puis dans Rollins Band, reconverti depuis environ 15 ans dans la comédie (films, series) et les spectacles de lecture-improvisation-edito dis «spoken words » est revenu il y a quelques jours sur un fait unique de sa carrière : le jour où il a frappé un fan en concert.

Véritable vidéo à succès sur youtube, ce temps fort a fait le tour de la planète internet et reste un moment culte dans l’histoire des concerts et des « embrouilles » sur scène.

Véritable sage, homme de gauche réfléchi, leader d’opinion, à contre-courant des pensées ‘conservatrices’ et ‘radicales’ si nombreuses dans son pays, Henry Rollins, 49 ans, n’a pas toujours été un sain, mais c’est un homme, avec ses passions et ses coups de sang.
Extrait (ça date de 1983, UK) :


« J’ai toujours été une personne colérique, mais pas dans le sens où ma colère me fait taper un chien ou faire un trou dans un mur” déclarait-il au website Spinner il y a quelques temps. « Ma colère me pousse à faire des spectacles de charité. Elle me fait avancer. Elle me donne envie de faire des recherches. Voilà ce que je fais de ma colère. C’est une colère ‘civique’ dans l’ensemble, pas du « J’ai pas eu ma dose »… »

Devenu un activiste (principalement contre la guerre en Irak et en Afganistan et pro-cause gay...il a d'ailleurs toujours caché ses préférences sexuelles) qui fait des spectacles de ‘Spoken-words’ (lecture/improvisation/edito...sur des grands sujets de débats de société) de plus de 3h, devant des salles calmes et assises, henry Rollins est loin de son image initiale de punk rockeur, qui écumait les petits clubs underground, remplis de sueurs, de violences et de bruits aux débuts des années 80.

Concernant son ‘fameux’ échange avec un spectateur au 1er rang d’un concert de Black Flag (voir ci dessus), Rollins admet ne pas avoir vu la vidéo mais en avoir entendu parler maintes fois…
« J’ai tout entendu là dessus » dit il. « Et vous savez quoi ? je n’en ai rien à foutre ! J’ai l’impression que ce gamin était un connard et qu’il cherchait la petite bête. Et, mon ami, tu sais, il y a des gens qu’il ne faut pas faire chier, tu vois ce que je veux dire ? Tu n’obtiens que ce que tu mérites. Et tu peux allez chialer à ta mère, mais quand tu te remémores ce moment, tu l’analyses, tu peux conclure « Oui, bah, c’était pas mon jour ».

A la question si il l’aurait refait, dans les mêmes conditions, aujourd’hui, Rollins est beaucoup plus mesuré :
« Probablement pas. J’ai certainement un peu plus de patience avec les gens aujourd’hui [...] Je suis un homme plus mature ».

Alors que Rollins le punk, exprimait sa colère, d’une certaine manière, contre un fan insolent il y plus de 20 ans, Rollins le performeur de spoken-word l'exprime aujourd'hui en dénonçant la guerre, l’homophobie et l’entreprise BP.

«Je crois que l’absence de toute forme de colère dans ta vie – et je dis ça en tant qu’américain – est tout simplemant de la complaisance”.

Tout en terminant : « Mais je ne suis pas en colère tout la journée ».