jeudi 11 février 2010

GET WELL SOON : "Vexations"



Il y a 2 ans, j’avais découvert par hasard Get Well Soon, par le biais de la fantastique chanson « You/Aurora/you/seaside », mélange de cuivre, de folk baroque et de pop. Extraordinaire et entêtante, cette chanson m’avait ouvert les portes du 1er album ‘Rest Now! Weary Head, You Will Get Well Soon’, à la fois pop, électro, classique et expérimental, d’une qualité rare.


Acclamé par la critique mondiale et spécialisée, ce 1er album fut un succès total sur le marché ‘indé’ et permis au fondateur et membre unique de ce projet/groupe, le brilliantissime musicien allemand Konstantin Gropper, de pouvoir distribuer ses albums au niveau international.
De retour en ce début 2010 avec « Vexations », Konstantin Gropper confirme son talent et son génie à mélanger les styles et musiques «lyriques».


Nageant entre minimalisme, orchestration classique/baroque et atmosphères planantes, Gropper ajoute d’ici de là des crooneries à la Morrissey et de la pop noire très ‘Radioheadienne’.
Les paroles sont d’une importance capitale. Gropper, jeune diplômé, doué, de philosophie, n’a pas fait un disque sur « les contrariétés » (« Vexations ») mais comment « vivre avec ». On y trouve des références à ‘Sénèque le jeune’ (philosophe stoïcien romain), « la nausée » de Sartre, L’Iliade d’Homer ou encore Karl Marx …Non, je vous rassure vous n’aurez pas mal à la tête.


D’une ambiance générale plutôt calme, relaxante et planante, cet opus est plus doux que le précédent. Un peu comme si Gropper nous entraînait dans ses rêveries. De longues rêveries bercées par ses références classiques et philosophiques.
C’est beau, triste parfois, et grave.


Voici mes 1eres impressions :
Nausea » : Le 1er morceau commence comme une petite symphonie. C’est zen est pose totalement l’ambiance de l’album.
Seneca’s silence » : un des morceaux le plus entraînant et up tempo de l’album. Un côté épique et un peu baroque.
We are free » : morceau mid tempo, assez entraînant et optimiste encore, à grand renfort de piano et chœurs ! On est pas loin de Morricone dans certains passages. Le refrain est un peu trop simpliste à mon goût.
Red nose day » : petit ballade piano, simple. Aurait parfaitement eu sa place sur ‘OK Computer’.


Puis Le chef d’œuvre :
5 Steps… 7 Swords » : une chanson qui parle de la mort, de notre blocage sur l’idée de ce qui se passe dans l’au-delà. Konstantin Gropper reprend certaines conclusions scientifiques et spirituelles qui se rejoignent…et exprime sa déception : “they tell us everything will get better after death […] but we don’t really know and I am still afraid.” Une fois de plus, il pousse la philosophie assez loin dans sa musique. Il évoque dans le titre les cinq étapes de la mort (la négation, la colère, la concession, la dépression, l’acceptation) formalisées par la psychiatre américaine Elisabeth Kübler-Ross.
Bon, pour l’aspect ‘technique et lyrique’ ça peut paraître peut-être un peu chiant (quoi que) , ok mais
Musicalement, cette chanson est une BOMBE !
Le jeune allemand a osé reprendre le thème du Requiem de Mozart. Je trouvais pas au début, Je me disais bien que ça me disait quelque chose…
C’est fort, très fort et donne à la chanson une puissance émotionnelle phénoménale. De loin LA chanson de l’album, au même titre que « You/Aurora/you/seaside » sur le précédent.


A voice in the louvre » : guitare/voix, folk-pop. Nappe de synthé et cœur très musique de film en fond.
Werner Herzog get shots » : chanson pop à grand renfort de cordes. désenchantée et efficace à souhait.
That love » : superbe chanson low-tempo, aérienne, presque jazz. Au thème dramatique. Superbe.
Aureate » : l’ombre de Radiohead plane encore. Accords de guitares discrets, grosse présence de la batterie. Mélodie onirique et presque médiévale.
We are Ghost » : chanson mid-tempo avec omni présence de cordes et couplet mélancolique.
A burial at sea » : ballade monotone accompagnée d’arrangements/sons‘calypso’ !
Angry young man » : Une chanson dans un format ‘presque’ pop, malgré la mélancolie latente. un faux air de Morrissey dans le refrain. 1er single de l’album. Pas le meilleur titre du disque.
We are the roman Empire » : La dernière chanson ouvre une nouvelle piste, toujours très calme, majestueux et optimiste. Comme un air de fin de film, de nouveau chemin qui commence. Les « contrariétés » sont passées…il ne reste rien, ou plutôt si, tout un nouveau monde à découvrir, un monde neuf, on redevient naïf.

Parfaite conclusion pour ce sublime album.

NOTE : 15/20

A noter :
Il existe un 2éme CD Bonus « song for/ from film », tout est dans le titre !
On y trouve « I’m deranged » de Bowie (album ‘Outside’ (95) et sur la BO de Lost Highway). Simple, avec cordes, vents et orgue. Puis ça s’emballe. C’est du bonheur. Encore un morceau trop sous-estimé, dans une version absolument extraordinaire.

1 commentaire:

  1. Je suis en train d'écouter ça! A la première écoute, j'aime beaucoup! Faut que j'approfondisse tout ça! Merci pour cette review!

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