SLASH - "SLASH", la review !

Date de sortie : 6 avril 2010

Le 1er album solo officiel de Slash est enfin prêt !

Quasiment 3 ans après sa dernière production avec le (feu) super groupe Velvet Revolver et 25 ans après sa 1ére avec (feu) Guns n’ Roses !!!

Autant le dire tout de suite, cet album est plus qu’attendu : par les fans, toute la profession, les nostalgiques des années hard rock (80), la nouvelle génération qui imagine vaguement Slash comme un des derniers dieux vivants de la 6 cordes, les rockeurs, les bikers, les musiciens, les femmes enceintes, etc… bref tout le monde !

Il y a un véritable buzz sur internet depuis quelques semaines maintenant (Twitter de Slash, blogs et sites de fans, portails généralistes…), à croire qu’aimer Slash aujourd’hui, ce serait la dernière tendance branchouille…

En ce qui concerne les détails de production : Slash s’est adjoint les services d’Eric Valentine (Queens of the stone age) à la production, de Chris Chaney (Jane’s Addiction) à la basse et de Josh Freeze (Nine inch nails, a Perfect circle, Guns n' Roses 2001 : excellent batteur !), autant dire une équipe de choc !

Le concept du disque est simple, en gros c’est « Slash & Friends » : une chanson = une collaboration avec un artiste.

Sachant que Slash a lui même assuré la plupart des arrangements et l’écriture des morceaux, et a personnellement choisi les invités, qui ont contribué chacun à une chanson de l’album.

Pour rentrer dans le vif du sujet, et après quelques écoutes, je dirais que, grosso modo, cet album est un bel effort, une belle production et il n’y a pas de fautes ‘éliminatoires’.
Il n’y a pas de ‘surprises’ à proprement parler, il s’agit de Rock’n Roll, parfois brut, parfois plus sophistiqué, mais toujours enjoué et passionné, Slash a clairement ça dans le sang et on ne saurait le lui reprocher. Ceci dit, on a des passages un peu ‘commerciaux’, un peu moins ‘fort’ avec une inspiration facile mais globalement, l’homme au hauts-de-forme s’en sort plutôt bien. Et il fait les choses avec sincérité.
Chaque chanson nous transporte dans un univers différent, un son différent, voir même une époque différente…
Finalement on est pas loin – dans le principe – du concept album ‘Probot’ de Dave Grohl, mais là il s’agit de rock, au sens large.

Cette fois Slash nous fait découvrir sa vision du ‘rock’ : qu’elle soit blues, hard rock, metal, pop, progressif, 70ies, punk et parfois même néo-metal !
Alors c’est un album très hétérogène, on passe parfois du coq à l’âne, mais les morceaux sont bien produits et plutôt puissants. Peut-être un peu trop ‘propres’ au niveau sonore, mais le son ‘Appetite for Destruction’ est bien loin, et quasi in-retrouvable (dixit Slash himself dans sa biographie ‘SLASH’ paru en 2007).Globalement, je suis plutôt assez content. C’est Rock, indéniablement. Il y a quelques déchets, c’est inégale, mais les bons morceaux valent le coups !

NOTE : 13/20

Ma review track by track :

01. Ghost (Ian Astbury, feat. Izzy Stradlin) (3:34)
On est dans le Rock FM US 80, à la Billy Idol, the Cult, avec quelques relents de Velvet Revolver. Ce morceau mid-tempo est parfait pour une entrée en matiére. Nous voila plongé dans un mauvais téléfilm Us policier type 'New york police blues', au fond d’un strip club, 3h du mat, musique à fond…

02. Crucify The Dead (Ozzy Osbourne) (4:04)
Intro arpèges super mélodique sur fond de solo ‘oldschool’. Ambiance épique et glaciale dans ce morceau mid-tempo assez surproduit et arrangé. C’est une ‘power-ballade’ intemporelle (son et arrangements modernes, mais atmosphère 70ies, son de basse acoustique omniprésent et le fantôme de Black Sabbath qui plane sur tout le morceau évidement…)

03. Beautiful Dangerous (Fergie) (4:35)
Ca commence limite Hip Hop/Indus, Fergie semble assez sensuelle, ultra sexy. Puis ça se corse…Refrain trop ‘mainstream’, on a une impression de Christina Aguilera qui fait du rock ou du mauvais Pink. Petite déception. Je préférais l’intro assez ‘sex’ et les gémissements, quasi-inaudible, sur le solo, faisant certainement référence à ceux de ‘Rocket queen’… Même si l’ambiance globale est originale et intéressante, la chanson est bien formatée et plaira, sans nul doute, à l’ado fan des Black Eyed Peas et de rock à la radio.

04. Promise (Chris Cornell) (4:41)
Une nouvelle power ballade. Mais cette fois j’aime bien. Les arpèges saturées du thème mettent tout de suite dans l’ambiance, mélancolique et un brin nostalgique. On est dans du pop-rock formaté radio encore, mais de bonne facture ! Genre les 2 premiers albums de Chris Cornell en solo (très correctes) ou les 3 premiers Audioslave. D’ailleurs la patte de Cornell est plus marquante que celle de Slash dans cette chanson (sauf le solo cqfd). Parfait single sur le marché US, plus adulte que le précédent, refrain bien ‘catchy’ mais aucune chance en France.

05. By The Sword (Andrew Stockdale) (4:50)
Alors je déteste Wolfmother, mais là je dois admettre que la combinaison Andrew Stockdale/Slash nous offre le sommet de l’album ! Pour le coup on fait un saut dans les années 70, directement dans la lignée de Led Zeppelin/Deep Purple. La chanson est bien construite, elle respire les 70ies à plein nez, le refrain est une tuerie, les accords de Slash puent le rock ! La voix de Stockdale -bien que très stéréotypée- porte vraiment le morceau, et sert de tremplin aux envolées de Slash. Le solo ‘liquide whah-wah’ du bridge est superbe.
Très bon morceau.

06. Gotten (Adam Levine) (5:05)
Nouvelle ballade acoustique/guitare son clair qui se termine en feu d’artifice de violons et de ‘guimauve’. Moi je suis pas fan de Adam Levine, j’ai l’impression d’entendre Maroon 5, et c’est pas glorieux. Dommage, c’est pas la ballade du siècle mais elle est plutôt pas mal, un voix plus rauque ou cassée aurait peut-être mieux fait l’affaire. Mais il faut aussi entretenir ses relations de voisinage du côté de West Hollywood et Beverly Hills…

07. Doctor Alibi (Lemmy) (3:07)
Du rock’n Roll ! Avec Lemmy de toute façon il n'y a pas le choix. Ca pête ! le refrain me ferait presque penser à 'Docteur Docteur' de UFO. Du bon Rock à l'ancienne.

08. Watch This Dave (Dave Grohl, Duff McKagan) (3:46)
Morceaux instrumental qui cartonne ! Entre métal et rock progressif, je ne m'attendais pas du tout à ça. Ca envoie sévère pendant presque 4 minutes. Les riffs - lourds, cassants et destructeurs- sont vraiment efficaces (on dirait presque le ‘Slither’ de VR au ralenti mélangé à Metallica !!!). Pareil pour les solos, et le break 'claire' du milieu me rappelle presque le Guns n' Roses du bon vieux temps. Un des moments fort de l’album.

09. I Hold On (Kid Rock) (4:10)
Rock US, pop FM, dans la lignée des Nickelback, Aerosmith.
Pas spécialement ma came, pas hyper original mais là bas ça marche. Typiquement marché US.

10. Nothing To Say (M. Shadows) (5:27)
Morceau speed-néo-métal, dans la lignée du groupe de M. Shadows (Avenged Sevenfold)...j'y vois pas trop d'intérêt...ça commence assez hard Rock 80ies, limite comme un riff de Iron Maiden, mais le son est bizarrement peu puissant. Le reste vire dans du classique néo-métal à la Avenged Sevenfold, parfois j’ai même l’impression d’entendre un mauvais Dream Theater. Trop creux et faussement speed, la fin –‘Metallicesque’-rattrape un peu le morceau.

11. Starlight (Myles Kennedy) (5:35)
Morceau heavy Pop, blues et enjoué. Le refrain est efficace. Ca change bien du reste de l’album et c’est très coloré, chaud et entêtant.

12. Saint Is A Sinner Too (Rocco De Luca) (3:28)
Morceau interlude/ovni : guitare acoustique + une voix ultra douce et arrangements soft synthés…le tout sous forme de ballade ‘flamenco’
C’est doux, très mélancolique et dépouillé. Le solo de guitare ressemble à un solo de musique classique. L’ambiance du morceau se situe entre ‘Private investigation’ de Mark Knopfler, ‘Misty Mountain hop’ de Led Zep et la fin de ‘Double Talkin’ Jive’ de Gn'R.

13. We're All Gonna Die (Iggy Pop) (4:30)
Putain de bon riff, ideal pour Iggy. Nous revoila dans le registre Rock, brut et efficace. Iggy se fait insolent comme avec les Stooges et crooners sur les parties chantées…Refrain hyper canon et efficace !
Idéal pour conclure l’album.

Bonus tracks:

14. Baby Can't Drive (Alice Cooper, Nicole Scherzinger)

15. Paradise City (Fergie, Cypress Hill)