lundi 1 mars 2010

GORILLAZ : " Plastic Beach", la review


En ce jeudi 25 février était organisée, par EMI, l’écoute officielle du 3éme album de Gorillaz.

Rendez-vous donc au "Plastic Bar" (ça ne s’invente pas ! ), dans le quartier de Bastille à Paris. Cet endroit est sympa, petit, cosy et bénéficie d’une déco plutôt baroque et sombre. Les fauteuils clubs et les affiches de rock peuplent l’espace et les murs, faussement sales, et qui ont du être témoins d’histoires certainement peu avouables ! Bref, on est dans un vrai bar parisien, qui a du avoir son lot de soirées rock, électro, alcoolisées, décadentes et totalement folles ! Idéale pour découvrir le nouvel album du quatuor britannique donc.Les attachés de presse d’EMI, m’accueillent, me proposent une boisson et me donnent un casque HF (sans fil) dans lequel passe en boucle les 55 minutes (environ) de "Plastic beach".

Je m’assois confortablement, j’enlève ma doudoune, sirote 2 gorgées de coca et c’est parti pour la première écoute !


Voilà mes 1ère impressions, « track par track » :


1 – « Orchestral Intro »
On commence très fort avec une intro totalement "symphonique", style musique de film. C’est assez majestueux, mélodique et on est définitivement plongé dans cette "plastic beach" qui est le "nouveau QG du groupe, sur une île, au sommet d’un tas d’ordures flottant, situé au point Nemo, dans le pacifique sud, qui est l’endroit le plus éloignés de toutes côtes".

2 – « Welcome to the world of the Plastic beach » featuring Snoop Dogg
On rentre dans le vif du sujet avec ce mid-tempo assez lent et intense dans lequel le rappeur mythique de la côté ouest déverse son flow nonchalant mais tellement chaleureux ! Sur une basse électro, de légères nappes de synthés se succèdent et mettent en valeur une section de cuivre et une batterie acoustique soul et Funk ! Parfait mélange de styles, ce morceau hybride et admirablement bien produit fera encore, à n’en pas douter, le bonheur des diverses productions télés et pub en manque de musiques "accrocheuses" ou génériques !

3 – « White Flag »
Cette chanson commence par une longue intro symphonique, dans un style "arabisant/moyen-orientale". Pour info, le groupe a fait appel à l’orchestre national de Musique Arabe de Beyrouth. Par la suite, on retombe dans une veine électro/hip hop, qui me ferait presque penser à du Kid Cudi ou The Streets, le tout rythmé par une énorme basse ronronnante, avec encore et toujours les connotations arabisantes dans les sons "électro". Le morceau se termine comme il a commencé, avec cette magnifique symphonie orientale. Assez barré comme morceau.

4 – « Rhinestone Eyes »
Cette fois, c’est Damon Albarn qui chante. Ce morceau est assez électro, la voix – assez nasillarde- est très travaillée (effets). Le morceau et le refrain sont assez répétitifs et entêtant. Pas le meilleur morceau de l’album.

5 – « Stylo » featuring Bobby Womack et Mos Def
Voici le 1er single de l’album. C'est lent, lourd, élécto, années 80...une vraie ritournelle intense et surchauffée ! Ce n'est pas "commercialement" parlant un single parfait, loin de là, c'est plutôt assez pointu et pas facile-facile d'accès à la 1ére écoute. Ceci dit, les amateurs de soul 80ies, de groove pop/wave y trouveront leur compte (Bobby Womack était le prince de la soul "Blackploitation" dans les années 70) ! Une fois de plus Damon Albarn nous prouve son génie et son incessant besoin d'aller découvrir de nouveaux univers musicaux (Amadou et Mariam, Mali Music)…

6 – «Superfast Jellyfish » featuring Gruff Rhys et De la soul
Avec de tels guests, on était obligé de se plonger dans une ambiance hip hop old-school ! Mais attention, avec une production moderne ça donne un énorme Flow et une rythmique Drum/Basse béton. On est pas loin du groupe "the Roots" dans le style et le refrain est très prenant.

7 – « Empire Ants » featuring Little Dragon (aka Yukimi Nagamo, chanteuse du groupe suédois ‘Little Dragon’)
Cette chanson est superbe. Elle commence doucement sur des accords de guitare, mêlés à un petit piano très mélodique. Damon Albarn pose sa voix, délicatement, il n’y a pas de batterie et une ambiance ‘paradisiaque’ se met en place. On est proche de Blur période ‘Think tank’.Puis la 2éme partie du morceau devient plus électro, la chanteuse de Little Dragon prend le relais, et on continue à planer, à se sentir léger. Magnifique.

8 – « Glitter Freeze » featuring Mark E Smith
Voilà un morceau up tempo hyper électro et futuristique, à renfort de lourdes nappes de synthés et de basses ! Il y a peu de parole, et on sent de lointains relents de Daft Punk. Morceau ‘club’ par excellence.

9 – « Some kind Of nature » Featuring Lou Reed
Voilà un beau petit duo Lou Reed/Damon Albarn. Sur fond de rythmique piano soft et douce, nous avons un morceau typiquement Brit-pop, le tout enrobé de synthés et d’arrangements bien sentis.

10 – « On Melancholy Hill »
Nouveau morceau chanté par Damon Albarn. Très influencé 80ies, on pourrait trouver des ressemblances avec ‘Air’, voir même s’imaginer du Arcade Fire en mode Auto-tunes !

11 – « Broken »
Un de mes morceaux préférés. C’est atmosphérique, planant, un peu comme une valse pop et dub à la fois ! Une fois de plus, on est plongé dans une ambiance qui rappellera celle de ‘Think Tank’de Blur.

12 – « Sweepstakes » feat Mos Def
Voilà un morceau assez bizarre. Une véritable expérimentation. Un morceau comme seul Gorillaz peut en pondre. Vous prenez de l’électro, plutôt minimaliste, assez dépouillée, vous rajoutez une grosse partie hip hop, beaucoup de bruitages, des arrangements dans tous les sens…et vous obtenez la 1ere partie, assez indigeste, mais originale. Puis le morceau part complètement en ‘vrille’, la batterie rentre, puis un section de cuivre… On est dans de l’électro-Funk tendance Hip hop. Déroutant !

13 – « Plastic Beach » featuring Mick Jones et Paul Simonon
Un des morceaux les plus attendus car c’est la 1er fois que les ex-Clash Mick Jones et Paul Simonon rejouent ensemble ! si, si ! Alors, on pourrait s’attendre à du Rock, du punk, du reggae ? pas du tout ! L’intro est ‘Morricon-ienne’ puis on a affaire à une jolie ballade ‘arc-en-ciel’, naïve, mélodique, très proche de Blur une fois de plus. Beaucoup de synthé, peu de guitares et une bridge électro fort agréable.

14 – « To binge »
Encore un de mes morceaux préférés. On dirait une chanson country/hawaïenne mais en version électro. C’est une jolie petite ballade, parfaite comme générique de fin d’un film. De nouveau, le duo Damon Albarn/Little Dragon fonctionne à la perfection. C ’est juste superbe.

15 – « Could of Unknowing »
Nouveau featuring avec Bobby Womack, le prince de la soul, bien connu pour son « Across 110th streets » (notamment utilisé sur la BOF « Jackie Brown »). On est dans un registre simple : nappes de synthé et voix. C’est simple, proche du gospel ou de la prière musicale intimiste. A la fois solennel et majestueux. Une belle fin d’album.

16 – « Pirate Jet »Le dernier morceau est une petite ritournelle électro-pop, proche de la « parade musicale ». C’est plutôt gai et très arrangé une fois de plus. Le tout se finit en fade out-progressif. On quitte alors Plastic Beach pour revenir dans notre monde…

On pourrait donc parler une fois de plus d’expérimentations pop, electro et hip hop pour qualifier cet album ! Gorillaz reste un groupe à l’imagination et l’énergie débordante, un vrai précurseur en matière de pop. Alors par rapport aux deux premiers albums, certes, il y a peut-être moins de ‘tubes’ mais on va plus loin en revanche dans la profondeur, l’expérimentation, et l’homogénéité globale. On ressent aussi que Damon Albarn se lâche plus que dans Blur, on perçoit clairement le côté ‘laboratoire secret et perso’ du leader du groupe pop londonien. Assez pointu, cet album n’en demeure pas moins accessible, au contraire, et avec plus de mid-tempo et de ballades que les précédents opus – notamment les superbes featurings avec Little Dragon- "Plastic Beach" est très agréable à écouter. Et reposant.

2 commentaires:

  1. Tres bonne review!! Jai aussi adoré empire ants et la chanson qui suit! Tu nas pas trouvé quil y a trop de rap?
    JB

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  2. Trop de rap?? il n'y a jamais trop de rap! le concordance musicale ainsi que les mélanges inspirés en font un trés bon album...meilleure que les autres, plus profond!

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